Tag Archives: puzzle de l’intégration

Les Français adhèrent-ils aux valeurs de notre pacte républicain ?

28 Nov

Post de Malika Sorel publié sur son blog le 24 novembre.

Cette question peut surprendre. Elle mérite toutefois d’être posée, à l’aune d’un passage d’un récent discours prononcé par le Président de la République : « Rester soi-même et s’intégrer : il n’y a pas de contradiction. Ceux qui prétendent le contraire n’adhèrent pas aux valeurs de notre pacte républicain, a fortiori lorsqu’ils tentent de dissuader ou de culpabiliser celles et ceux qui ne demandent qu’à vivre selon les mœurs et les usages de notre pays. »

Moi, Malika Sorel, citoyenne française issue de l’immigration arabe, affirme haut et fort ne pas être républicaine au sens où le Président de la République le suggère dans son discours.

Je suis en effet, comme des millions de Français, profondément convaincue qu’il n’est pas possible de devenir Français en restant soi-même lorsqu’on est issu de l’immigration extra-européenne. S’intégrer exige d’avoir préalablement renoncé à une part de soi-même, celle qui est en contradiction avec les valeurs du pacte républicain du peuple français.

Je suggère à tous ceux de mes lecteurs qui partagent ma perception de l’adhésion au pacte républicain français, d’adresser un message en ce sens au Président de la République. Il ne faut pas lui en vouloir ; il ne sait peut-être pas !!! Je pense que c’est aux citoyens français de lui dire ce qu’être français signifie pour eux. Je l’ai toujours dit et écrit : l’identité française n’appartient pas à la classe politique. Elle appartient au peuple français, qui en assure la transmission de génération en génération afin d’en garantir la survie.

Le projet de loi Immigration, Intégration, Nationalité crée une nouvelle filière d’immigration

5 Oct

Article de Malika Sorel publié sur son blog, Le puzzle de l’intégration, lundi 4 octobre.

Alors que les hommes et femmes politiques, en Europe, ne cessent d’évoquer le faible taux d’emploi des populations issues de l’immigration extra-européenne et, dans le même temps, la forte baisse d’activité due à une crise économique dont de nombreux spécialistes s’accordent à dire qu’elle sera durable, ces mêmes hommes et femmes politiques n’ont pas trouvé d’idée plus intelligente que de créer une nouvelle filière d’immigration de travail, qui s’accompagnera d’une nouvelle filière d’immigration familiale puisque, d’après les textes, les conjoints et enfants bénéficieront immédiatement d’une carte de séjour.

Lire l’article

Code de la nationalité et droit du sol : Le point de vue de Malika Sorel

27 Août

Malika Sorel publie sur son blog un extrait de son essai Le puzzle de l’intégration, publié en 2007 aux éditions Mille et une Nuits.

« Ce n’est que lorsque la nationalité attribuée par la France sera redevenue réelle, et non factice, que les Français cesseront d’éprouver le besoin de parler de “Français de souche” et de “Français d’origine étrangère”. C’est la France qui, en donnant sa nationalité à un nombre considérable de personnes qui ne portaient pas son idéal, s’est rendue coupable de l’introduction de la notion de deux classes de Français.
[…]
La question du droit du sol est fondamentale, car elle a entraîné de très nombreuses personnes à vivre, en la profondeur de leurs âmes, comme une trahison de leurs ancêtres et de leur communauté le fait de devenir citoyens français. Leurs conflits de loyauté sont extrêmement prononcés. La situation ira en empirant, car le temps qui passe accentue toujours les tensions identitaires jusqu’à parvenir au point de rupture. En pensant protéger les populations d’origine immigrée, on a négligé de prendre garde à ne pas bafouer les règles élémentaires du bon sens. On a pu croire œuvrer en leur faveur, mais les actions superficielles qui ont été menées ont joué en leur défaveur.

Avec le temps, le code de la nationalité est devenu une gigantesque usine à fabriquer de la violence. La négation des identités a conduit à des désastres pour les migrants, mais aussi pour les Français qui n’osent même plus affirmer qu’ils sont Français. La violence qu’observe la société n’est pas le fait de notre système judiciaire qui s’effondrerait, ou de l’efficacité des juges qui serait à mettre en cause. La responsabilité incombe à l’usine du droit du sol, dont la capacité de production et l’efficacité sont redoutables. Le droit du sol fabrique l’impunité qui ne décourage pas la récidive, mais au contraire l’entretient. Les juges peuvent bien incarcérer autant de jeunes qu’ils veulent, l’usine du droit du sol fabriquera à l’infini de nouveaux auteurs d’acte de violence contre la société. On pourra bien abaisser l’âge d’incarcération chaque année davantage, on finira par incarcérer de jeunes enfants. On observe sur le terrain des enfants de huit ans qui sont aussi violents que leurs aînés dans leurs manifestations de rejet de la France.
[…]
Ne pas vouloir tenir compte du bouleversement de l’environnement risque d’être très lourd de conséquences, car la France s’enfonce chaque jour davantage dans ce qui s’apparente de plus en plus à un “bourbier”. Les enfants de l’immigration sont aussi des victimes. Il ne faut pas penser qu’être placés dans de telles difficultés psychologiques soit indolore ! Les populations d’origine immigrée en subissent aussi les conséquences, car la violence des jeunes de l’immigration se retourne également en partie contre des personnes issues de leur groupe d’origine. Un mot déplacé, un simple geste ou même un regard mal interprété peuvent déclencher la fureur et la terreur.

Les autorités françaises doivent prendre la mesure des problèmes qu’engendre le droit du sol, pour les migrants ainsi que pour la société, et accepter de prendre leurs responsabilités en faisant évoluer le code de la nationalité française. Cette responsabilité, ils la doivent aux migrants et également aux Français. La nationalité, témoin de l’identité, est quel que soit le pays, la propriété exclusive du peuple qui la porte et auquel incombe la responsabilité d’en garantir la continuité dans le temps. Elle n’appartient nullement à la classe politique dirigeante. C’est l’État qui doit s’assurer de la capacité des individus à endosser l’habit d’appartenance à une nation qui n’est pas celle de leurs ancêtres […] »